Marco Bellocchio fait partie des réalisateurs italiens les plus polyvalents. Avec ses films politiques et anticonformistes, il a marqué le cinéma italien des années 60. La politique est l’un de ses thèmes de prédilection, mais aussi l’histoire d’Italie, et les effets de ces deux sujets sur le psychisme de l’homme. Dans le film « Le Traître », il entrelace ces trois niveaux pour créer la biographie captivante du personnage historique Tommaso Buscetta, décédé en 2000.
Au début des années 80, les luttes pour le pouvoir entre les parrains de la mafia sicilienne atteignent leur paroxysme. Tommaso Buscetta, membre réputé de la Cosa Nostra, s’enfuit au Brésil pour s’y cacher. Mais on ne quitte pas la mafia comme un club de scrabble. Au pays, en Italie, les vendettas entre clans font rage. On règle les comptes et les amis et proches de Buscetta sont assassinés les uns après les autres. Finalement appréhendé par la police brésilienne et extradé vers son pays d’origine, Buscetta prend une décision qui va changer à tout jamais l’histoire de la mafia: il s’adresse au juge Falcone et rompt le serment de loyauté qu’il avait prêté envers la Cosa Nostra.